L’événement marquant de la semaine dans les médias a été sans aucun doute la conférence au sommet de Bruxelles, où les Etats de l’Union européenne ont adopté le plan d’austérité franco-allemand pour tous les pays de la zone euro. Cependant, une nouvelle page dans l’histoire de la tolérance zéro des autorités grecques envers la contestation a également été écrite cette semaine lors des manifestations d’écoliers commémorant l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos le 6 Décembre, confirmant la tendance de la politique étatique envers les manifestants.
TROIS ANS APRES L’ASSASSINAT DE GRIGOROPOULOS
Le mardi 6 Décembre, trois ans jour pour jour après l’assassinat de l’adolescent Grigoropoulos, alors âgé de 15 ans, par le policier Epaminondas Korkoneas, Athènes s’est trouvée une fois de plus sous surveillance policière intense en raison des manifestations d’écoliers anticipées dans la journée. 5000 policiers de tous les services ont été mobilisés pour l’occasion. Il y a eu de nombreux incidents dans le centre-ville et la police a procédé à 46 détentions et 21 arrestations dans le cadre de leur politique de tolérance zéro.
Le cyber-activiste @menacius, membre de la Flotille pour Gaza et collaborateur de la chaîne télévisée web Omnia TV, est l’un de ceux qui ont été arrêtés, alors que, parmi tant d’autres, il remplissait ses fonctions de citoyen journaliste. Il faut noter ici qu’une demande d’examiner son cas a été soumise à la section grecque d’Amnesty International à travers Twitter.
Un autre point à noter est le nombre de mineurs arrêtés. Ils ont été détenus pendant deux jours, donnant lieu à de multiples dénonciations publiques contre les tabassages et la violence psychologique à laquelle certains d’entre eux ont été soumis. Le procureur a ordonné leur mise en liberté sans conditions jeudi après-midi. 5 étrangers (3 Allemands, 1 Espagnol et 1 Portugais) ont été libérés sous caution vendredi.
SOMMET DE BRUXELLES
Le sommet européen de Bruxelles qui s’est achevé vendredi soir a eu pour résultat un plan pour une nouvelle règle d’austérité, à laquelle 26 des 27 pays membres de l’UE (à l’exception du Royaume-Uni) ont choisi de souscrire. Le nouveau traité qui sera développé sur cette base et qui concernera automatiquement les pays membres de la zone euro, ainsi que les autres pays de l’UE qui choisiront d’y adhérer, définit un déficit nul comme première priorité. Les décisions notables du sommet comportant en particulier :
1. La limite maximum du déficit budgétaire pour les pays de la zone euro baisse de 3% à 0,5%. Cette mesure devra être intégrée dans les constitutions nationales ou dans un corps de loi équivalent. Ceci signifie que, si un pays dépasse cette limite, un mécanisme de restructuration financière sera appliqué automatiquement.
2. La conformité des budgets des Etats sera évaluée par la Cour européenne de justice, et la décision de soumettre un pays membre au Mécanisme européen de stabilité (MES) sera prise à une majorité de 85% au lieu de devoir être votée à l’unanimité par les pays membres.
3. La mise en place du MES, avec un budget de 500 milliards d’euros, sera avancée de 6 mois à Juin 2012. De plus, le budget du Fonds monétaire international (FMI) recevra 200 milliards d’euros avancés par les banques centrales des pays membres de la zone euro (y compris celles de la Grèce, de l’Italie et du Portugal).
Les réactions du gouvernement grec au sujet du traité, qui doit être ratifié en Mars 2012, ont été positives. Le premier ministre L. Papademos a affirmé que les mesures proposées pour l’élimination des déficits budgétaires soulagerait les marchés. Le vice-premier ministre et ministre des finances E. Vénizelos a précisé que la ratification de ce règlement par le parlement grec devrait se faire à une majorité de 180 voix (sur 300), car il s’agit d’un traité international. Il faut noter ici les déclarations de premier ministre au sujet du budget 2012, qui sous-entendent que de nouvelles mesures d’austérité pourraient être imposées.
PROJET DE LOI CONTRE LE RACISME ET LA XENOPHOBIE
Le ministère de la justice a soumis au comité compétent du parlement le 5 Décembre un projet de loi « pour combattre les manifestations xénophobes et racistes. » Le projet propose une amende de 3000 à 10000 euros et une peine de prison de 6 mois à trois ans pour quiconque, de manière intentionnelle et publique, et par l’importe quel biais (verbalement, dans les média, sur internet, etc.) encourage, provoque ou incite à la violence et la haine contre un individu, un groupe ou leurs possessions. Le projet de loi précise que ceci comprend toutes les actions qui constituent une menace à l’ordre public. Nombreux sont ceux qui ont exprimé leur inquiétude qu’une telle loi pourrait constituer prétexte à la censure.
@IrateGreek
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