10 Νοε 2012

Bulletin d'informations du 10 novembre 2012 en Grèce #5

En vue de la discussion au Parlement du Mémorandum III, une grève générale a été appelée pour le 6 et le 7 novembre. Mardi, tous les transports publics, taxis inclus, ont été en grève, ce qui a empêché une large participation à la manifestation.

Mercredi matin, 7 novembre, une fois que les discussions sur le projet de loi pour les nouvelles mesures d'austérité (Mémorandum III) ont commencé au Parlement grec, Syriza et les Grecs Indépendants ont déposé une objection sur la compatibilité du projet avec la Constitution. Selon les rapporteurs des deux partis, les paragraphes concernant les coupes des salaires et des pensions étaient anticonstitutionnelles, ainsi que la procédure d'urgence par laquelle le projet a été déposé au Parlement, puisqu'elle ne laisse que 10 heures de discussion, même si plusieurs membres du Parlement n'avaient reçu le texte que ce matin là.
Le Président du Parlement, M. Evangelos Meîmarakis, a demandé les députés présents en ce moment là de se lever s'ils étaient d'accord avec l'objection. Selon son jugement, ceux qui se sont levés étaient moins nombreux et donc il a rejeté l'objection. Les députés de Syriza et des Grecs Indépendants ont fortement insisté que l'objection avait été approuvée et ont demandé un vote nominatif, ce qui a été accepté par le Président. Pourtant il a arrêté la procédure pour 30 minutes, "en accord avec le règlement", comme il a cité. Sauf que le règlement du Parlement ne permet que 10 minutes de pause.
Une heure et 15 minutes plus tard (peut-être plus), la session a recommencé avec le vote nominatif. Il a y eu beaucoup de tension, parce qu'il était évident que les trois partis de la coalition gouvernementale avaient besoin de ce retard, afin de rassembler pour le vote leurs membres absents.
Lors du vote nominatif, le Mémorandum a été jugé compatible avec la Constitution avec 170 voix pour, 47 contre. Syriza avait quitté la salle.

Le soir, pendant que le projet de loi était en discussion au Parlement, plusieurs milles de personnes ont manifesté à Athènes contre le Mémorandum, en suivant un appel des syndicats (GSEE/ADEDY et PAME ayant fait un appel). Selon les organisateurs, plus que 200.000 personnes ont participé à une des manifestations les plus massives. Très vite la police a attaqué sans aucune justification et pour la première fois en Grèce des canons d'eau ont été utilisés contre les manifestants. Avant l'attaque de la police, les députés de Syriza sont sortis du Parlement en portant une banderole avec le slogan "Vous détruisez le pays. Partez maintenant!", pour s'unir avec les manifestants peu après, en criant des slogans et chantant des chansons.
Les manifestants ont tenu pour assez longtemps sous la pression des lacrymogènes, canons à eau et la pluie forte. Pourtant, le Mémorandum a été voté au Parlement, mais avec une majorité très faible (153 voix pour, 128 contre, 18 "présents").

Avant le vote, pendant que la discussion était en cours, le Ministre des Finances, Yiannis Stournaras a essayé d’ajouter à la dernière minute, un amendement concernant les employés du Parlement, qui aurait dégradé amplement leurs statut laboral et leurs revenus. En revanche, ils ont menacé avec une grève immédiate, ce qui aurait empêché la poursuite de la discussion et le vote du projet de loi. Le Ministre a été obligé de retirer cet amendement, mais il a cité que celui-ci serait introduit ultérieurement.
A noter que la Cour Suprême a jugé les coupes sur les salaires des juges comme anticontistitutionelles, tandis que la Cour de Cassation s'est prononcée contre les coupes additionelles sur les pensions.

Cette semaine, un large panel de secteurs ont été en grève, à noter surtout les journalistes et les chauffeurs de taxis. De l’autre côté, le syndicat de la compagnie d’électricité a commencé des grèves de 48 heures tournantes, et rien que le premier jour de la grève, mardi 6 novembre, 5 centrales de production d’électricité étaient hors service. Les transports publics ont aussi été en grève lundi, mardi et vendredi. Les employés de l’administration communale ont été en grève jeudi et vendredi et ont également réalisé une manifestation. Les employés des hôpitaux ont aussi fait grève, et ont communiqué que tous les mercredis ils auraient accepté gratuitement les patients sans non-assurés aux hôpitaux.

Dimanche 11 novembre, une nouvelle manifestation est appelée par les grands syndicats grecs, lors du vote du budget 2013 au Parlement.

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Dimanche 4 novembre, un immigrant égyptien a été trouvé enchaîné, torturé et inconscient, à l’île de Salamina, près d’Athènes. Oualide se trouve en Grèce depuis deux ans et il travaille dans une boulangerie depuis un an. Dimanche tôt le matin ses patrons l’ont enchaîné, remmené dans étable et torturé pendant des heures, tout en faisant un festin en même temps. Leurs but a été de lui voler l’argent qu’ils étaient au courant qu’il avait sur lui. Ils l’ont battu, menacé de viol et torturé verbalement et physiquement. Après des heures, il a profité d’un moment ou il avait été laissé non surveillé pour échapper. Des passants qui l’ont repéré épanoui, ont appelé une ambulance et les pompiers, qui étaient indispensables pour casser la chaîne autour de son cou. Mais ses souffrances n’étaient pas encore terminées: étant donné qu’il ne possède pas de papiers légaux, il a encore été détenu par la police, pour après être remmené à l’hôpital. Par la suite, ses bourreaux (dont un au moins aurait des liens avec l’Aube dorée) ont été emmenés à la justice pour être libérés un peu plus tard chargés d’accusations très graves. L’Ambassadeur d’Egypte a cité que l’Ambassade est aux côtés de Oualide, qu’ils sont en contact avec les autorités grecques et qu’ils attendent que la justice soit infligée. Son avocat a cité qu’ils font des efforts pour lui assurer des papiers temporaires, afin qu’il puisse se présenter au Tribunal. Oualide se trouve dans un état très grave, il pèse 40 kilos et est absolument effrayé.

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Mais s’il est vrai que le racisme monte en Grèce, il est aussi vrai qu’un mouvement antifasciste se développe. Dimanche 4 novembre, un concert a été organisé, en solidarité et support avec les 15 antifascistes arrêtés le 29 septembre à Athènes lors d’une moto-manifestation antifasciste. Les 15 arrêtés ont été gardés à la centrale de la Poloce d’Athènes pendant plusieurs heures, avant que des accusations leurs soient attribuées et sans pouvoir contacter leurs avocats. Finalement, et après avoir subi des tortures verbales et physiques par les policiers, certains desquels les ont menacé de communiquer leurs donnée personnelles à l’Aube dorée, ils ont été libérés, sous garantie de 3000 euros par personne, et seront jugé en février 2013.

Le concert du 4 novembre a été organisé justement pour collecter de l’argent en support des 15 et la participation a été impressionnante. Un stade de capacité de 3000 personnes a été complet et autant de gens n’ont pas réussi d’entrer. Plusieurs d’eux ont quand même contribué de l’argent, même sans avoir pu entrer dans la salle. L’ambiance a été très militante, des banderoles accrochées sur les murs, des slogans criés par la plupart de l’audience. Le message a été clair: plus jamais du fascisme en Grèce.

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